Le 15 octobre, le Télégramme donne des nouvelles de Tara, le fameux navire d’explorations scientifiques rendu célèbre par les missions successives de Jean Louis Etienne.
Un élément clé de cette histoire n’est pas connu du public. A la base de ces projets, au tout début il y a un homme, un "Ami de Port-Navalo" Jean Collet qui avec son épouse Michèle Dutreux tient "la galerie l’ Escarpolette", face à la plage de Port-Navalo.
Jean est reparti sur Tara et fait partie de l’équipage de retour du Groënland à Québec ; ils sont actuellement proches du Labrador et envisagent l’arrivée à Québec vers le 10 novembre. C’est à bord du bateau qu’il nous écrit son histoire, comment il a participé activement aux divers armements du bateau depuis son origine. Cette aventure exceptionnelle méritait bien une première page sur le blog des Amis de Port-Navalo.
"C'est de nouveau sur ce bateau, entre Ilulissat petit port de pêche de la cote ouest du Groenland et Quebec, que je repense à la demande de Hervé Jan... Raconter mon expérience sur Antarctica.
Cette histoire remonte 25 ans en arrière.
En Avril 1988 Jean-Louis Etienne me confiait la responsabilité de sa goélette, bateau qui n'existait que sur des plans.
Entre Décembre 1988 et Mai 1989 le bateau fut construit, équipé, un équipage constitué et nous sommes parti pour l'Antarctique.
Dans cet équipage se trouvait Gildas Flahault, peintre bien connu à Port-Navalo, que j'avais rencontré quelques années auparavant à la Trinité sur mer, mais aussi deux scientifiques océanographe Saoudien.
Ce voyage, jamais raconté au grand public, reste pour tout ceux qui l'on vécut comme une aventure hors du commun.
Nous avions entre les mains un bateau extraordinaire, et nous en étions conscient, fier de faire partie de l'équipage d'une telle unité.
A bord, équipage hétéroclite de gens heureux de vivre cet instant de pur bonheur qu'était la succession des jours en mer et des escales que nous offrait ce voyage en Antarctique.
Ce bateau Tara, sur lequel je navigue aujourd'hui est le même qu'il y a 25 ans. Pas une ride, juste plus de maturité dans l'utilisation de cet outil unique au service de la science des océans.
Mais déjà à bord d'Antarctica nous avions un treuil hydrographique, déjà le bateau était prévu pour faire la dérive Arctique, dans la tête de Jean-Louis Etienne tout était clair sur l'utilisation de ce bateau.
Avec lui le bateau à effectué deux voyages en péninsule Antarctique, un voyage pour gravir l'Erebus volcan de l'Antarctique, un hivernage au Spitzberg pour préparer la dérive, et puis Jean-Louis à passé la main à Peter Blake, Antarctica est devenu Seamaster, il est reparti pour l'Antarctique a remonté l'Amazonie et l'assassinat de Peter a stoppé net ce début d'aventure.
Il y a dix ans exactement Etienne Bourgois et Agnès b. ont racheté ce bateau, l'ont baptisé Tara et ont continué la logique de son exploitation au service de la compréhension de cette planète bleue où nous habitons.
La gageure était de taille comme d'habitude, car bizarrement dans notre monde qui n'existe que grâce à la science, la science n'est pas reconnue et pour de tel projet l'argent est dur à trouver.
Dix ans après, grâce au mécénat d' Agnès b. et d'autres partenaires, a sa constance dans sa volonté humaniste de mettre à disposition de la science cet outil fabuleux, Etienne a un bateau en super état, bardé de matériel scientifique de pointe, un laboratoire flottant à l'écoute des océans. Et quel sillage en dix ans, quelles aventures... Voyage au Groenland, en Antarctique, en Géorgie du sud, dérive Arctique, tour du monde des océans, et maintenant le tour de l'Arctique qui vient d'être bouclé après le passage dans la même saison du passage du nord-Est et du passage du Nord-Ouest.
Les scientifiques sont impressionnés par la quantité de travail effectué à bord de ce bateau, par la qualité du matériel embarqué, Eric Karsenti le biologiste qui a lancé ce travail sur les océans dit que c'est unique autant de technologie de pointe mis à disposition par de grands laboratoires du monde entier sur un si petit bateau.
Comme à l'époque de Jean-Louis Etienne, les équipages sont fiers de participer à ce projet, d'avoir navigué sur ce bateau TARA, et ce voilier hors du commun suscite toujours la curiosité et de l'étonnement.
Etienne Bourgois peut être fier d'avoir réussi son pari, celui de faire vivre la notoriété de ce bateau non par un leader charismatique mais par le travail effectué à son bord.
Dix ans déjà qu'Etienne, fidèle de Port-Navalo depuis son enfance, est venu à L'Escarpolette me demander de l'aider dans ce projet fou de racheter ce bateau.
Ces dix ans se sont vite passé et des centaines de milliers de milles ont allongés le sillage déjà impressionnant de cette goélette, et la famille "Antarctica-Seamaster-Tara" c'est agrandie de plusieurs centaines de personnes.
Continuer à faire partie de manière active à toutes ces aventures est pour moi un grand bonheur.
Je suis sur que le sillage de ce bateau n'a pas fini de s'allonger en de longues navigations passionnantes.
Jean Collet