Animer une station SNSM : de plus en plus difficile !
Max Jacobé, président de la station SNSM d'Arzon est un homme passionné. Passionné mais inquiet. il s'explique, en montrant un article de l'hebdomadaire Le Marin dans lequel Xavier de la Gorce, président national, fait un point alarmant de la situation du secours en mer en France.
« Aujourd'hui, les départements et les régions ne sont plus tenus d'aider les sauveteurs en mer, résume-t-il, et l'Etat ne finance plus que 9 % des 23 millions d'euros d'investissements annuels. Quant au budget de fonctionnement, il est entièrement à la charge des stations ». Max Jacobée, comme nombre de ses confrères, craint pour l'avenir de la station. Il craint surtout de ne pas pouvoir remplacer le Félicien Glagean, sa vedette, quand sonnera pour elle le temps de la retraite.
Bien sûr,le département et la région ne se sont pas encore désengagés et, en leur accordant 11 000 €, la ville d'Arzon se montre généreuse avec ses sauveteurs en mer. « Mais toutes les communes ne s'impliquent de la même manière », regrette-t-il, rêvant d'une subvention accordée par l'intercommunalité.
Bien sûr, la Compagnie des ports du Morbihan offre la manutention et le ponton. Bien sûr, la SNSM bénéficie d'un carburant sous douane (0,90 € le litre). Mais « Cela ne suffit pas : c'est 30 000 € qu'il faut trouver chaque année, dont 8 000 € rien que pour le gazole », confie Max Jacobée.
Quarante sortie cette année
Alors, pour boucler leur budget, les dix-neuf sauveteurs d'Arzon sont présents dans toutes les manifestations, ils y vendent des produits dérivés. Et imaginent des solutions : « Pourquoi pas instaurer une « aide au fonctionnement » de 10 € par bateau ? suggère Max jacobée. Il y en a 2 200 au Crouesty et, selon lui, la grande majorité des plaisanciers serait d'accord... Mais l'idée ne fait pas forcément l'unanimité au sein même de la SNSM.
Pour l'heure, la station d'Arzon va devoir régler une facture de 7 000 € : la vedette est en grand carénage jusqu'à la fin de la semaine. Il fallait ôter 22 couches de peintures accumulées au fil des ans, inspecter ses oeuvres vives, changer les anodes protectrices qui protègent l'embarcation des phénomènes électriques et appliquer quatre nouvelles couches de peinture.
Pendant cet arrêt technique, ce sont les stations de la Trinité et du Golfe qui assurent d'éventuelles interventions. Cette année, la vedette d'Arzon est sortie quarante fois pour porter assistance aux plaisanciers et aussi, à 60 %, pour le service de l'Etat.