Il est des silences assourdissants. Depuis qu'elle s'est tue , la sirène n'en finit pas de faire du bruit , du reuz comme on dit chez nous .
Il ne s'agit nullement de polémiquer , mais simplement de dire son sentiment sur cette curieuse impression qui se niche dans nos entrailles lorsque la sirène retentit. Arzon comme toute commune littorale a son bataillon de Pompiers et de Sauveteurs en Mer . Savoir qu'ils partent pour nous secourir est important. C'est même pédagogique .
Alors nous ouvrons cette rubrique, pour que chacun s'exprime et aussi pour faire savoir à nos Sauveteurs que nous ne les oublions pas.
Dormez braves gens, la sirène ne sonnera plus
Depuis presque 50 ans, nous avions l’habitude à Port-Navalo et dans la commune d’entendre sonner les deux coups de sirène annonçant le départ des sauveteurs en mer. Pour beaucoup d’entre nous, c’était le moment d’une pensée forte et émue pour ceux qui allaient risquer leur vie pour sauver celle des autres. Certains s’empressaient même d’allumer leur VHF pour être au plus près d’eux. Au début des années 50, il n’y avait pas de sirène mais c’était le téléphone qui sonnait en pleine nuit au bureau des douanes ou chez mon père, Fernand, afin d’organiser les sauvetages avec les moyens du bord. Puis les choses s’organisèrent autour des H.S.B , les Hospitaliers Sauveteurs Bretons, quel joli nom ! Il fut ensuite décidé que, centralisation oblige, on regrouperait tout le petit monde du sauvetage en mer sous le cigle SNSM.
Mais qu’il s’agisse des années 50, des HSB ou de la SNSM, tous ces volontaires étaient et sont animés du même courage.
En ce début d’année 2016, Max Jacobée , président de la SNSM, nous fait part d’une nouvelle surprenante : la sirène ne sonnera plus ! Nos amis partiront en mission dans l’indifférence générale. Quelles raisons ont présidé à une telle décision ? je l’ignore . J’espère toutefois ne pas être le seul à faire part de sa tristesse. Cette sirène faisait partie de nos traditions. Elle pouvait sans doute importuner certains, mais je ne peux croire que ce soit le motif de cette curieuse mesure sinon on pourrait craindre l’interdiction des chiens qui aboient la nuit, des coqs chantant aux aurores et même des cloches de l’église d’Arzon.
Max précise très justement que ce signal avait une portée symbolique et pédagogique. On peut même ajouter qu’il rappelait à tous les marins de la commune que cette société a besoin de leur aide. Quand on sait que sur 2200 bateaux recensés, Max n’a reçu que 400 adhésions !
Amis, présidents des Associations de navigateurs , il n’est peut être pas trop tard pour réagir ?
Yvon Calage
Réagissez : hervejan@amisdeportnavalo.fr
L'époque à laquelle nous vivons est remarquable par son intolérance. Habitant la campagne bourguignonne hors l'été, j'ai déjà eu à connaître de plaintes contre le chant du coq ou encore le bruit des cloches de l'église ( par un curé en retraite....).
L'arrêt de la sirène d'Arzon ressort probablement de la même veine. Et c'est bien dommage. Car en effet, lorsqu'elle retentissait, on se sentait tous solidaires de ces valeureux sauveteurs partis au péril de leur vie porter secours à des marins en détresse.
Alors, il me semble approprié d'initier une pétition pour d'abord connaître les raisons qui ont prévalu à cette décision et ensuite, exiger le rétablissement de la sirène.