Thierry Luang Rath sculpte des bols en grès
« Une fois que je commence un bol, je ne peux plus le lâcher. Il faut avoir un tempérament de tricoteuse et de coureur de fond, ainsi qu'un savoir-faire de potier. Cela m'oblige à finaliser le haut de la pièce avant de descendre davantage, car il y aura plusieurs interventions au même endroit. Il m'arrive de travailler dix heures d'affilée. »
Thierry Luang Rath a découvert l'argile en 1979 et est devenu céramiste professionnel en 1987. Spécialiste du bol depuis 2008, il est installé à Saint-Jean-la-Poterie. Dans son atelier, il travaille sans ajout ni retrait de matière. C'est donc de repoussage dont il s'agit. Il crée ainsi des motifs par pression qui, progressivement, s'affinent pour former des « fractales géométriques ». À l'aide d'outils en bambou, il aime travailler en direct, sans tracé préalable.
Ses bols les plus exigeants demandent plusieurs jours et des milliers d'interventions. Il crée ainsi des pièces uniques avec l'argile de Treigny (entre Nevers et Auxerre). Il lui arrive de mélanger d'autres grès pour varier les couleurs. Ses bols sont tournés puis retravaillés frais avant la « consistance cuir ».
L'artiste collectionne les prix avec, en 2012, le prix du jury des Arts du feu, à Rennes ; en 2013, prix du public au salon Céramique 14 à Paris ; en 2015, prix du coup de coeur à Herbignac, et, en 2017, prix du public à Rablay-sur-Layon (Maine-et-Loire).