À Arzon, les maisons aux volets fermés reprennent vie

Les rues sont désertes et l’on entendrait voler un bourdon dans l’épaisseur du silence qui enveloppe la petite station balnéaire.

 Le Télégramme Publié le 18 mars 2020 à 21h06

Discrètement mais sûrement, les résidents secondaires sont de retour à Arzon. Çà et là, les volets des belles villas rouvrent. Le confinement serait-il plus supportable au bord de l’océan ?

Bouches-du-Rhône, Pas-de-Calais, Allier, Ille-et-Vilaine, Val-de-Marne, Seine-et-Marne, Essonne et bien sûr Paris… Il suffit de jeter un œil sur les plaques des voitures stationnées sur les parkings des supermarchés pour le constater : les résidents secondaires sont bel et bien de retour à Arzon. Un retour discret car les belles villas de Port-Navalo préservent leurs occupants des curieux.

Les gendarmes patrouillent

Les rues sont désertes et l’on entendrait voler un bourdon dans l’épaisseur du silence qui enveloppe la petite station balnéaire. Si la météo incite à la promenade au bord de l’océan qui étincelle sous le soleil, rares sont ceux qui s’y risquent : les gendarmes patrouillent non-stop ! Un Arzonnais, canne à pêche à la main, hésite à rejoindre le port car il aperçoit les motards tout au bout de la rue : « Bah, on est tout seul au bord de l’eau. Il n’y a pas tellement de risque. On ne peut pas rester enfermé par ce beau temps et puis la pêche est un sport sauf si on pêche assis avec une canette de bière et ce n’est pas mon cas ».

À Paris ou Arzon, même confinement

Un peu plus loin un couple jardine : « Les résidences secondaires ? Oui, on en voit quelques-unes ouvertes depuis quelques jours ». Le maire Roland Tabart confirme : « Entre 15 et 20 % des résidences secondaires ont rouvert. Tous les jours, on a des coups de fil à la mairie pour nous demander si on peut venir, des personnes qui habitent Arzon soit en résidence secondaire, soit en résidence principale comme cette personne qui a subi des examens médicaux à Paris et qui voulait rentrer ».

« Certains viennent ici pour le bon air. Mais ils sont confinés ici aussi. Ils croient qu’ils peuvent aller se promener jusqu’au phare ! Eh bien non ! »

Roland Tabart a du mal à faire comprendre aux résidents secondaires que le confinement est exactement le même à Arzon ou à Paris : « Certains viennent ici pour le bon air. Mais ils sont confinés ici aussi. Ils croient qu’ils peuvent aller se promener jusqu’au phare ! Eh bien non ! »… D’autres en profitent pour tondre leur pelouse… « Et ils voudraient que la déchèterie soit ouverte », se désole Roland Tabart. Le maire se félicite d’avoir une « population très disciplinée ». Il en fait de même : « Je reste à quatre mètres des gens et mes policiers municipaux portent le masque » !

Au port du Crouesty, désert, quelques appartements ont les volets levés. Un homme sur le quai se risque sur un ponton et ouvre la barrière… avec le pied. Sensation de solitude. Presque d’angoisse.