Vedettes à passagers du pays de Vannes : l’avant-saison dans le pot au noir

Philippe Gouret, directeur de la Navix, s’attend à une baisse d’activité « assez colossale »

Philippe Gouret, directeur de la Navix, s’attend à une baisse d’activité « assez colossale »

 LE TELEGRAMME Publié le 17 avril 2020 à 11h09 Modifié le 17 avril 2020 à 11h11

Bateaux à l’arrêt, personnel au chômage partiel… Pour la Navix et le Passeur des îles, le lancement de la saison est fichu. Les patrons des deux compagnies du pays de Vannes s’interrogent sur les contraintes sanitaires qui pourraient brider les embarquements cet été !

La Navix, basée à Vannes, attend des jours qu’elle espère meilleurs. Confinement oblige, les bureaux de la compagnie sont fermés et la flotte (onze vedettes) reste à quai. Une situation catastrophique puisque Pâques marque chaque année le lancement de la saison. La Navix s’est mise à la cape et a placé plus de la moitié de son personnel au chômage partiel. Seuls trois ou quatre des dix salariés restent en télétravail pour assurer la comptabilité, gérer les annulations et répondre aux questions de la clientèle. Le chiffre d’affaires ? « On s’attend à une baisse assez colossale », dit Philippe Gouret.

L’avant-saison est morte

Du côté du Passeur des îles, à Arzon, les cinq vedettes sont également à l’arrêt. « L’avant-saison est morte avec beaucoup d’annulations de groupes. On devait commencer le 17 mars la liaison vers Gavrinis avec le Département et ça ne s’est pas fait, dit Henry Louis, patron de la compagnie depuis janvier 2020. Quant aux liaisons avec l’île-aux-Moines, Arz, Port-Navalo, Locmariaquer et Saint-Goustan, elles sont en stand-by » ! Les deux salariés ont été mis au chômage partiel et les contrats avec la douzaine de saisonniers n’ont toujours pas été signés. Ce qui a aussi pour effet de limiter les pertes.

Un été compliqué

Comment s’annonce l’été 2020 ? Quelles seront les contraintes sanitaires ? La clientèle sera-t-elle au rendez-vous ? Des questions qui taraudent le patron de la Navix. « Si les hôtels et campings sont fermés, les vacanciers ne seront pas là, s’inquiète Philippe Gouret. Et puis, est-ce que les gens auront envie d’aller sur un bateau ? Faudra-t-il diminuer le nombre de passagers par trois et passer de 170 à 80 sur une vedette ? Bref la saison sera extrêmement compliquée ». Car il faudra bien continuer à payer les salaires et les frais sans oublier les taxes de 30 % sur un billet… « C’est une grosse interrogation, dit Philippe Gouret. Il arrivera un moment où il faudra bien payer les reports de charges et il faudra des recettes. Toutes les compagnies sont face au même problème ».

Henry Louis s’interroge : « Quand la reprise arrivera, on risque de ne pouvoir remplir qu’à 25 % de la capacité des bateaux et il faudra sans doute porter des masques ».

En revanche, il n’est pas trop inquiet pour juillet et août : « Les trois quarts des touristes qui embarquent sont des Parisiens qui ont des résidences secondaires sur la presqu’île. On aura du monde après le confinement ! »

Tous les scénarios sont ouverts

La Navix et le Passeur des îles sont aujourd’hui dans l’attente d’informations qui devraient arriver via les Affaires maritimes. Pour Philippe Gouret, la Navix navigue à vue : « Tous les scénarios sont ouverts ».