Thalassos bretonnes : la machine à la relance
Le télégramme 11/06/20
Avec le déconfinement, les thalassos retrouvent le sourire. C’est le branle-bas sur le Miramar La Cigale. Le complexe 5 étoiles arzonais aux allures de paquebot se prépare à appareiller ce vendredi. Pas évident de relancer la machine en intégrant le protocole sanitaire à tous les étages.
Sergio Tosati, directeur de ce fleuron de la thalasso (*) propriété du fonds privé de la famille royale du Qatar, est sur le pont et coordonne les préparatifs. « La difficulté, c’est d’adapter un service 5 étoiles avec les contraintes sanitaires et les gestes barrières. On envisage une certification par un bureau de contrôle, le label Bureau Veritas, avec un cahier des charges à respecter, c’est-à-dire les normes décidées par l’État, les professionnels de l‘hôtellerie et le syndicat France-Thalasso. Tout sera fait pour rassurer le client ».
Adapter les salles de soins
Le Miramar n’a pas joué les cigales en attendant le déconfinement. L’équipe de service technique de l’établissement a pendant trois mois assuré la remise en état des installations : coup de peinture, moquette, éclairage et conformité technique. Depuis le début de la semaine, le personnel s’active à tous les étages pour nettoyer les salles de massages, cabine d’enveloppement, saunas à infrarouge et salle de douche à jets. Ici, il faut placer une affichette rappelant les gestes barrières, là installer un panneau pour guider les flux…
L’architecture du bâtiment, grâce à sa longueur et ses deux couloirs, permet de gérer les flux sans avoir la perception qu’il y a du monde…
Pour éviter trop de proximité, il a fallu prendre des mesures restrictives sur certains services : suppression des massages en duo présentant trop de proximité ; passer de huit à quatre personnes dans les piscines à jets ; protéger les esthéticiennes avec un plexiglass, espacer les transats dans le magnifique Spa océanique. « Heureusement, l’architecture du bâtiment, grâce à sa longueur et ses deux couloirs, permet de gérer les flux sans avoir la perception qu’il y a du monde, explique Sergio Tosati. Nous arriverons à gérer 150 soins par jour. Pour étaler la fréquentation, le Miramar va également jouer la carte de l’étalement de la plage horaire en passant du 9 h - 18 h au 9 h -20 h »
Carte et menus via QR code
Côté restaurant, il a également fallu s’adapter en supprimant 30 % des places assises pour avoir 1,50 m entre chaque table. Exit les deux buffets auquel a été préféré un service à la carte. L’usage du QR code sur la table est privilégié pour la carte snack et les menus et les plats à emporter font leur apparition pour les 24 appartements de la Résidence Miramar, toute proche.
Côté chambre, le protocole sanitaire intègre l’usage d’un virucide et des frais des consommables en hausse. Un surcoût estimé à 15 € par client !
En cuisine, on ne mégote pas sur la sécurité : avec gants, masques, plan de nettoyage renforcé, lavage des mains toutes les 30 minutes.
Les animations ? Elles iront prendre l’air en extérieur avec notamment les relaxations au bord de la plage. Les séminaires ? Reportés à une date non définie. « Ils ne représentaient que 6 à 7 % de notre chiffre d’affaires », relativise Sergio Tosati. Les stages des clubs de foot pro eux sont maintenus cet été : Brest et Auxerre ont réservé, Lorient et Rennes sont en cours de finalisation. Soit en moyenne 25 chambres par équipe.
Politique tarifaire agressive
Au casse -tête du protocole sanitaire s’ajoute une incertitude : la fréquentation qui pourrait chuter de 30 % par rapport à la saison estivale 2019 ! Alors, pour amorcer la machine tourisme, grippée depuis trois mois, le Miramar va faire adapter sa politique tarifaire à la pression du marché en proposant un tarif « défiant toute concurrence » jusqu’au 21 juin.
L’été 2020 sera une bouffée d’oxygène, dit Sergio Tosati. Mais c’est pour la période novembre 2020- mars 2021 que l’on a le plus de crainte…
Une chose est certaine, il faudra faire sans les étrangers (8 % de la clientèle). Les Américains ont annulé et évoquent leur retour pour le printemps… 2022. Les Suisses et les Belges ne se sont pas encore positionnés. Restent les Français. « Depuis le 28 mai, on a un pic de réservation. Les réservations de la clientèle historique, surtout les seniors, pour le mois de septembre démarrent aussi. L’été 2020 sera une bouffée d’oxygène, dit Sergio Tosati. Mais c’est pour la période novembre 2020- mars 2021 que l’on a le plus de crainte ».
(*) Avec 146 salariés, le Miramar est le plus gros employeur d’Arzon. La reprise se fera avec 50 % de l’effectif. L’autorisation d’activité partielle court jusqu’au 30 juin.