21 août 2020
Arzon. Polémiques autour du projet de maison médicale
Arzon. Polémiques autour du projet de maison médicale
Médecins, infirmiers, assistants médicaux, élus et le promoteur se sont réunis mardi soir 18 août 2020, pour un état des lieux sur le projet de la maison médicale.
« L'activité médicale et paramédicale dans la commune est très soutenue et en nette augmentation par rapport à l'année dernière, lance le maire, Roland Tabart, en préambule. Il y a de nouveaux arrivants à l'année. Ensuite, beaucoup de résidants saisonniers se font traiter ici par les généralistes et les infirmiers. De plus, il va y avoir prochainement une nouvelle maison de retraite privée. » La mairie a dû aussi anticiper le départ à la retraite d'un couple de médecins. «J'ai pris un engagement politique fort », conclut le maire, pour expliquer le projet de la construction d'un bâtiment dédié à la fonction médicale, lors de son précédent mandat. Après consultations et appels d'offres, le projet est confié à la société Creadimm.
Une pharmacie
au centre du débat
Les premières études, pour établir le cahier des charges, révèlent qu'une maison médicale seule avec une pharmacie n'est pas économiquement viable. Il a donc été décidé d'y adjoindre des logements dans la programmation provisoire. Dans le descriptif non définitif déposé chez le notaire, lors de la vente du terrain, il est prévu une surface de 450 m2 pour la partie médicale, et six logements. Plus tard, lors des consultations avec les personnes concernées, il s'avère que le pharmacien n'est plus intéressé et se retire, les études révèlent aussi que les logements sont trop grands. Le projet évolue donc avec une surface de 300 m2 dédiée au corps médical. La pharmacie étant remplacée par des logements. Les surfaces des appartements sont réduites. Il y en aura quatorze, dont un réservé aux médecins remplaçants. Puis, tout dérape. Deux recours sont déposés au tribunal administratif de Rennes par six élus de l'ancienne mandature.
« C'est une promesse de vente unilatérale, nous n'avons été avertis qu'un mois après la signature, déclare Yves Roussel, l'un des six opposants au projet. Nous avons déposé, en janvier 2020, une requête demandant le respect du vote du conseil du 25 juin 2018 concernant une surface de 450 m2, votée à l'unanimité, et non 300 m2. La commune nous a présenté un mémoire auquel nous sommes en train de répondre. » Les opposants au projet ont également présenté un recours sur le permis de construire déposé en 2019 et validé en janvier 2020.
Les soignants fatigués d'attendre
Lors de la réunion, mardi soir, Creadimm précise que le projet déposé chez le notaire n'était pas définitif. « C'était une programmation avec des surfaces provisoires », confirme David Crouzet, directeur du développement national.
Aujourd'hui, le projet est bloqué. Les futurs occupants de la maison médicale sont dans l'expectative. Les deux médecins et un troisième, tenté de s'installer à Arzon, les deux cabinets d'infirmiers, le kinésithérapeute, tous en ont assez d'attendre.
Le local où sont installés les deux médecins est trop exigu. «Je me suis installée à Arzon à cause de ce projet et j'attends depuis cinq ans », précise l'un des médecins. L'autre pense ne pas rester à Arzon si ça n'avance pas.
Ces différents recours risquent de reporter le projet de plus d'un an, en a conclu un élu.
Ceux qui essaient d'entraver la mise en route du projet, par des recours qui sentent plus la rancœur et la vengeance que la recherche du bien commun auront un jour sur la conscience le désert médical à venir et, faute de soins rapides, des morts et des handicapés.
Soyez fairplay : vous avez perdu les élections, retirez votre recours, retroussez vos manches pour travailler au bien commun plutôt que de mettre des bâtons dans les roues d'un projet vital pour la commune