Le 8 mai 2021, un jour férié, des habitants du Tour-du-Parc (Morbihan) entendent les vrombissements d’une tronçonneuse, ils proviennent d’un lotissement en cours d’aménagement : les allées de Bodhéraffe. Deux élus étonnés se rendent sur place et rencontrent le propriétaire d’une des parcelles, prêt à couper des chênes magnifiques.

Les élus le mettent en garde sur le fait que ces arbres sont protégés, rien n’y fait ils seront abattus. Des riverains sont en colère, d’autres désolés, « Vous vous rendez compte, si les gens commencent à couper des arbres classés, où allons-nous ? » se lamente une voisine.

François Mousset, le maire, est prévenu. Il se rend sur les lieux et découvre le massacre. « Ces chênes font partie d’une haie classée au PLU et de ce fait sont protégés. Les élus ont mis en garde le propriétaire. Mais il est passé outre leur répondant qu’il était chez lui et qu’il faisait ce qu’il voulait » explique-t-il.

Des arbres de plus de 200 ans

Pour rappel : un arbre est protégé par le PLU quand il est inscrit en tant qu’Espace boisé protégé (EBP), d’après l’article L130-1 du code de l’urbanisme, il ne peut être abattu qu’uniquement avec autorisation de la mairie.

Des Parcais sont venus mesurer le diamètre et la circonférence des arbres. Et après calcul, le verdict tombe, ils sont centenaires. Quelques-uns ont plus de 200 ans. De plus, le lotissement est bordé par le GR 34, dont la haie de chênes inscrite a été au PLU en 2013.

Un procès-verbal adressé au procureur

Jérôme Benéat, l’aménageur, a procédé à un élagage pour en sécuriser certains. « Ces arbres, c’est ce qui fait tout le charme de cet endroit, raconte-t-il. La conservation des arbres est inscrite dans le règlement du lotissement. Ce propriétaire avait fait pression pour élaguer davantage, ce que j’avais refusé ».

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