Le Tour-du-Parc. Annie « jette le crabe » dans un clip sur le cancer
Pour la journée mondiale sans tabac du 31 mai, Annie Gérout, du Tour-du-Parc (Morbihan) a participé à une vidéo chantée sur le cancer du poumon. Cette maladie souvent diagnostiquée tardivement et qui n’atteint pas que les fumeurs.
« Pour un souffle de vie », le clip mis en ligne sur YouTube par des malades du cancer du poumon marque à sa manière le 31 mai, Journée mondiale sans tabac. On la doit à des bénévoles du réseau social monreseau-cancerdupoumon.com. Il y est question de coups de blues, de courage, de bagarre, de « défier la maladie » et de soutien « comme des frangines, des frangins. »
https://youtu.be/mZg14i7DN2g
« L’idée de cette création est partie sur le réseau social. Gérard Vonthron, musicien habitant dans l’Est, a écrit la musique ; Carole Ribes, de Perpignan, les paroles. » Après des réunions à distance pour se caler, des membres du réseau se sont ensuite filmés, pour aboutir au montage final. « On voulait montrer que tous les malades ne sont pas au fond du trou, dédramatiser l’image du cancer du poumon. »
Un cancer souvent pris trop tardivement
Dans cette vidéo, Annie Gérout a choisi d’apparaître symboliquement en train de jeter un crabe dans la mer, plage de Saint-Jacques, à Sarzeau. « En fait, reconnaît-elle aisément, c’était une araignée du vivier de Banastère. Et j’ai fait exprès de ne pas la jeter loin dans la mer. On l’a mangé après avec mon mari ! » Annie apparaît aussi en train de jardiner. « Dans les premières images on voit également ma petite-fille quelques secondes » précise la retraitée. D’autres dansent dans leur cuisine, font du vélo, de la moto, font une chorégraphie commune au refrain…
« Les gens ont assez peu d’infos sur le cancer du poumon, il n’y a pas de campagnes de dépistage donc il est souvent pris trop tardivement », pointe Annie Gérout. Non-fumeuse, elle a été diagnostiquée début 2020. « Ça a traîné pour savoir ce que c’était. » Sa petite toux lui avait valu une radio « qui n’a rien révélé, car la tumeur était mal placée », puis un soupçon d’allergie. « J’ai su quand je suis allée voir un pneumologue à Vannes, qu’il m’a fait passer un scanner et a vu une masse ». Une tumeur « en haut du poumon gauche, qui touchait la plèvre et les côtes ».
« Comme la plupart des malades du cancer du poumon », Annie n’a pas pu être opérée. « J’avais déjà des métastases ailleurs », témoigne-t-elle. Après une chimio, elle suit depuis janvier 2021 une immunothérapie « pour booster mes défenses immunitaires. Pour le moment, ça marche et la maladie est stabilisée, mais c’est un traitement de longue haleine. » Elle ressent de la fatigue, des douleurs musculaires. Pas au point d’en oublier la prévention. « Je veux alerter sur les diagnostics tardifs dans ce type de cancer. Pour moi, d’ailleurs, il n’est pas dû à la cigarette. J’avais sans doute un facteur génétique. » Annie avait en effet combattu deux cancers du sein à 36 ans et il y a dix ans. Deux fois déjà qu’elle rejetait le crabe à la mer…