Le Télégramme Publié par Fanny Coconnier  le 03 janvier 2023 à 18h47

Le projet hydrolien dans le golfe du Morbihan suspendu à d’éventuels recours en justice

Deux hydroliennes, un peu plus petites mais du même type que celle-ci, qui est immergée au large d’Ouessant, sont en cours de fabrication, à Brest, pour être immergée dans le golfe du Morbihan.

Deux hydroliennes, un peu plus petites mais du même type que celle-ci, qui est immergée au large d’Ouessant, sont en cours de fabrication, à Brest, pour être immergée dans le golfe du Morbihan. (Photo d’archives Claude Prigent)

Ce lundi 2 décembre, le préfet du Morbihan a signé l’arrêté d’autorisation de deux hydroliennes dans le golfe. Le calendrier reste suspendu à d’éventuelles actions en justice.

Avec un arrêté préfectoral signé lundi 2 janvier, le projet d’immersion de deux hydroliennes dans le golfe du Morbihan a franchi un obstacle de taille. Mais le dossier, devenu depuis 2014 un serpent de mer, reste suspendu à d’éventuels recours juridiques. « Nous allons voir si des opposants partent au contentieux. Ils ont la possibilité de contester l’arrêté », soulignent, ce mardi, les représentants de Morbihan énergie, porteurs du projet. La démarche, a minima, retarderait encore l’expérimentation prévue pour une durée de trois ans. Ses promoteurs espèrent la lancer début 2024.

Ce mardi, les membres du collectif d’associations des usagers du golfe du Morbihan, opposés au projet, ont échangé pour se mettre d’accord sur la stratégie à adopter. Déjà, à la mi-décembre, ils ne cachaient pas qu’un recours était à attendre, en cas d’avis positif du préfet. « Le fait qu’il ne suive pas l’avis du commissaire enquêteur est beaucoup plus facilement contestable devant le tribunal administratif. Il y aura des recours, inévitablement », argumentait déjà Jean-Claude Briens, de l’Union nationale des associations de navigateurs.

Les deux hydroliennes en cours de construction

Les deux hydroliennes de 14 mètres de haut avec leurs pales de 3, 50 mètres sont déjà en cours de fabrication au sein du site brestois de la société Sabella. « Elles seront prêtes, comme prévu, à la fin de l’année », confirme Thomas Archinard, responsable des projets au sein de la société. Un lancement de production rendu nécessaire par des difficultés d’approvisionnement et un impératif de financement. Développé et cofinancé par l’Union européenne, le projet Tiger auquel participent les hydroliennes du golfe prend fin en juin prochain. « On a dû prendre notre risque », souligne Thomas Archinard, dont la société doit se conformer aux engagements pris vis-à-vis de l’Europe.

La fabrication, le suivi d’exploitation et le démantèlement des hydroliennes au bout de trois années représentent un coût estimé à 10, 7 millions d’euros. L’Europe subventionne le projet à hauteur de 4, 8 millions d’euros.